REPORTAGE - À Nantes, les bénévoles des "Foulées du tram" encore au rendez-vous
- Colin GAZEAU
- 7 janv. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 janv. 2020

Ils étaient plus de 450 bénévoles ce week-end à s’occuper de l’événement qui a rassemblé plus de 7700 coureurs. Colin Gazeau
Ce dimanche 13 octobre se déroulait à Nantes les Foulées du Tram organisées par l’association “Les Foulées Nantaises” qui fêtait ses 40 ans. Les plus de 450 bénévoles, appelés par l’association se sont affairés bien en avance pour que la course se déroule dans de bonnes conditions.
Samedi matin, 10h24. Dans le magasin de sport Décathlon à Atlantis, une dizaine de bénévoles se relaient pour donner les dossards numérotés aux coureurs depuis trois jours. Derrière des tables, en plein milieu de l’allée de l’enseigne sportive, on distingue les bénévoles par leurs t-shirts blancs avec le logo “RTL2”, sponsor de l’événement. Ils regardent les noms, vérifient si les coureurs se sont bien inscrits et discutent tranquillement quand aucun inscrit n’est présent.
Parmi ces bénévoles, Isabelle, retraitée et membre de l’association “Les Foulées Nantaises” depuis plus de trois ans, s’occupe de la partie secrétariat et de la gestion des inscriptions en ligne et par courrier. Elle fait partie du projet, bénévolement, depuis plusieurs mois : « Ça fait depuis fin juin que suis dessus ». Elle est contente, car cette année, Décathlon a offert plus de place aux bénévoles : « Avant on était face aux caisses et tous les ans, ils réduisaient l’espace », raconte-t-elle. « Je m’occupe de la partie des inscriptions et des litiges mais je préfère l’appeler “S.O.S Dossards” », explique Isabelle en rigolant. Seule, sur une table plus éloignée, elle répond aux questions des participants et récupèrent les dossards des inscrits qui se rétractent. Et c’est avec ces dossards que la bénévole peut inscrire les participants du dernier moment.
Pour elle, c’est simple : « Pas de bénévoles, pas de course ! Sans eux, beaucoup de manifestations ne pourraient pas avoir lieu ». Mais l’un des constats qu’elle fait, c’est le vieillissement de la population bénévole qui s’occupe de la course. « Les gens ne veulent plus s’enquiquiner », observe Isabelle. Pour elle, le constat est flagrant, les personnes sont moins investis qu’avant pour cet événement. « On est obligé de faire appel aux collèges et aux lycées pour avoir des jeunes », soupire la bénévole retraitée. La manière de communiquer ne lui semble pas la bonne. Loin des réseaux sociaux, la communication pour attirer les bénévoles se fait simplement par le bouche à oreille.
C’est ce que constate aussi Marie-Do, technico-administrative, bénévole dans l’association depuis une vingtaine d’années. « J’ai pris trois jours de congés », explique-t-elle, « C’est un moment que je partage avec mes copains des “Foulées du Tram” ». La bénévole explique la nécessité d’attirer les jeunes dans le bénévolat car : « Ils redynamisent les troupes ». Marie-Do raconte qu’elle a mis ses enfants très jeunes au bénévolat pour les habituer. « Il ne faut pas avoir peur du bénévolat », explique doucement la volontaire. Mais force est de constater que les jeunes sur le terrain sont plus ou moins forcés à venir faire du bénévolat : « Il faut tout simplement qu’on s’impose pour attirer ».
Le même jour, à 12h38, sur le Cours Saint-Pierre, derrière la cathédrale, le village pour le départ et l’arrivée de la course n’est pas encore entièrement monté. On retrouve une plus grande foule de bénévoles qui entame le déjeuner. Parmi ces bénévoles, des scouts commencent à discuter et rire ensemble. « Rendre service, c’est la base du scoutisme ». C’est Hugo, élève en STI2D au lycée Saint-Félix-La Salle qui explique pourquoi il est présent sur les lieux. Il a passé la matinée à faire la mise en sac : pomme, bouteille d’eau et t-shirt seront donnés par les bénévoles, le lendemain, aux coureurs qui franchiront la ligne d’arrivée. « Je suis vraiment content de pouvoir donner mon énergie et je serais prêt à continuer à être bénévole plus tard », soutient le jeune scout.
C’est aussi le cas d’Augustin, scout et élève de seconde, content d’être présent pour aider : « On est tous ensemble. C’est sympa car il y a beaucoup de scouts. Ça permet de se rencontrer entre jeunes et entre différents camps ».
Dimanche, 15h43. Le village est entièrement monté et les coureurs sont partis depuis le top départ à 15h00, et commencent à franchir la ligne d’arrivée. Un public de tout âge (jeunes, adultes, enfants et seniors) applaudissent dans une ambiance chaleureuse les coureurs. On peut même apercevoir un groupe de binious qui accompagnent les acclamations. Dans la foule, les bénévoles sont reconnaissables par leurs imperméables rouges avec les logos des Foulées du Tram et des différents sponsors.
Au milieu du Cours Saint-Pierre, Joël, bénévole depuis plus de trente ans, est responsable du site d’arrivée de la course. « Je ne suis pas du genre sportif, mais ça me fait plaisir d’être ici ». Entraîné par son beau-frère, il a commencé comme commissaire puis a gravi les échelons, en devenant responsable du circuit puis responsable du site d’arrivée, c’est-à-dire du village. Il gère les équipes et les tentes qui distribuent les sacs et les produits offerts aux coureurs. « C’est facile de revenir tous les ans. J’aime beaucoup rendre service à ces gens-là (les membres de l’association “Les Foulées Nantaises”) et puis l’ambiance est très bonne ». Ça fait trois semaines que Joël est sur le projet mais c’est seulement depuis le mercredi qu’il s’est mis à temps plein dessus. Lui aussi se rend compte, comme Marie-Do et Isabelle, du retrait des jeunes bénévoles au fil des années.
Et pourtant, c’est surtout ce dimanche que l’on aperçoit de nombreux jeunes bénévoles à l’événement qui participent à la sécurité, à la signalisation du parcours et à la distribution des sacs-cadeaux. Et parmi eux, plus de 60 lycéens. Florian, élève en bac pro maintenance au lycée François Arago est heureux d’être bénévole en tant que vigile : « En participant au bon déroulement la course, on reçoit une cotisation qu’on peut utiliser pour avoir un voyage en Normandie avec les autres de notre classe ». « Mais c’est aussi un bon moment de partage, ça permet d’aider les autres. Ça a vraiment été enrichissant ». C’est la première année qu’il participe mais il réfléchit déjà à revenir l’année prochaine. Sûrement à la prochaine course, les jeunes bénévoles seront plus motivés.
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